Interventions chirurgicales

LAPAROTOMIE ET LAPAROSCOPIE

La chirurgie abdominale peut se faire soit par laparoscopie soit par laparotomie.

La laparotomie consiste à ouvrir l’abdomen en réalisant des incisions cutanées plus ou moins larges et d’avoir un accès directement aux organes intra abdominaux.

Bretagnol F et al.Technique de la colectomie gauche par laparoscopie. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Techniques chirurgicales - Appareil digestif, 40-572, 2006

Bretagnol F et al.Technique de la colectomie gauche par laparoscopie. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Techniques chirurgicales – Appareil digestif, 40-572, 2006

La laparoscopie est une technique opératoire permettant de réaliser une opération à l’intérieur du ventre sans que soit nécessaire de pratiquer de larges incisions.

Le principe est de gonfler le ventre du patient avec un gaz (CO2) afin que le chirurgien ait suffisamment d’espace pour travailler avec des instruments qui passent à travers la paroi abdominale par l’intermédiaire de trocarts. Ce travail se fait sous contrôle d’une caméra et d’un écran vidéo.

La laparoscopie n’est donc qu’une voie d’abord pour réaliser la même opération par laparotomie.

En cas de difficultés, le chirurgien peut arrêter la laparoscopie pour réaliser une intervention classique avec une ouverture (on parle de conversion en laparotomie).

La laparoscopie a de nombreux bénéfices en termes de :

  • Diminution des douleurs postopératoires c’est-à-dire moins de consommation d’antalgiques, une récupération physique plus rapide, une durée d’hospitalisation plus courte.
  • Diminution des complications postopératoires.
  • Diminution du préjudice esthétique en limitant les cicatrices abdominales.

RESECTION COLIQUE OU COLECTOMIE

Bretagnol F et al. Technique de la colectomie droite par laparoscopie. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Techniques chirurgicales - Appareil digestif, 40-563, 2007<br />
Bretagnol F et al. Technique de la colectomie gauche par laparoscopie. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Techniques chirurgicales - Appareil digestif, 40-572, 2006<br />

Colectomie gauche                                                                                     Colectomie droite

Bretagnol F et al. Technique de la colectomie droite par laparoscopie. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Techniques chirurgicales – Appareil digestif, 40-563, 2007

Bretagnol F et al. Technique de la colectomie gauche par laparoscopie. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Techniques chirurgicales – Appareil digestif, 40-572, 2006

QUEL EST LE BUT DE LA CHIRURGIE

Le colon est la portion de l’intestin appelée “gros intestin” qui suit l’intestin grêle. La première portion du colon se situe du coté droit (colon droit) puis le colon traverse l’abdomen de la droite vers la gauche (colon transverse), redescend vers le bas à la partie gauche de l’abdomen (colon gauche) avant de se terminer par une boucle colique (colon sigmoïde) qui est en continuité avec le rectum.

La résection colique consiste en l’ablation d’une partie ou de la totalité du colon. On distingue plusieurs types de colectomie : droite, gauche, sigmoïdienne, transverse, totale, en fonction des lésions à retirer.

le but est de retirer des lésions coliques bénignes (polypes, diverticulite colique) ou malignes (cancer).

EN QUOI CONSISTE CETTE INTERVENTION ?

Actuellement, la voie d’abord recommandée est la laparoscopie.

Le rétablissement de la continuité digestive, appelé anastomose, peut-être fait manuellement ou à l’aide de pinces mécaniques. L’anastomose réalisée porte le nom des segments digestifs mis en continuité : anastomose iléo-colique, colo-colique ou colo-rectale.

SUITES ET COMPLICATIONS APRES LA CHIRURGIE

Les suites opératoires sont simples dans la majorité́ des cas. Dès le lendemain, l’alimentation orale est autorisée. La reprise du transit de gaz est précoce (2-3 jours postopératoire) et signifie que l’anastomose est cicatrisée. La durée d’hospitalisation est de 5 jours en moyenne.

La complication principale est la fistule anastomotique (environ 5 à 10%) qui est un défaut de cicatrisation de l’anastomose. Elle survient habituellement vers le 2-3ème jour postopératoire. L’absence de cicatrisation au niveau de l’anastomose expose à un risque d’abcès et de péritonite et peut nécessiter un drainage radiologique ou chirurgical, une réintervention et la confection d’un anus artificiel temporaire (iléostomie ou colostomie) avec comme corollaire un allongement de la durée d’hospitalisation.

CURE CHIRURGICALE PROLAPSUS ANORECTAL AVEC COMPOSANTE MUCO-HEMORROIDAIRE PAR LIGATURE SOUS DOPPLER ET MUCOPEXIE (HAL RAR)

SNFCP – L Siproudhis 2001

QUEL EST LE BUT DE CETTE INTERVENTION ?

Le prolapsus anorectal est dans la majorité des cas lié à la pathologie hémorroïdaire. Les hémorroïdes sont constituées d’un tissu riche en vaisseaux sanguins et sont présentes chez tout individu à l’intérieur de l’anus (hémorroïdes internes) ou sous la peau de l’anus (hémorroïdes externes).

Il existe 4 grades de sévérité avec une indication chirurgicale dans les grades 2, 3 et 4.

Les symptômes sont des douleurs, des saignements ou en cas de prolapsus prononcée, une extériorisation des pédicules hémorroïdaires.

Les premières étapes du traitement font appel à des médicaments. En cas d’échec ou de maladie d’emblée importante, il faut envisager un traitement chirurgical.

Le but de la chirurgie est d’associer une mucopexie  et une ligature des artères hémorroïdaires sous Doppler afin de corriger le prolapsus anorectal pour rétablir une anatomie normale.

EN QUOI CONSISTE CETTE INTERVENTION ?

Cette opération consiste d’une part à corriger le prolapsus anorectal en « remontant » comme un lifting, la muqueuse rectale et d’autre part à repérer à l’aide d’une sonde Doppler les artères hémorroïdaires et à les lier pour réduire l’apport sanguin dans les hémorroïdes. Ce n’est pas une ablation des hémorroïdes.

Le maximum des résultats de cette chirurgie est obtenu au bout de 2 mois en moyenne, délai nécessaire pour un assèchement des paquets hémorroïdaires.

AMI – Trilogy

SUITES ET COMPLICATIONS APRES LA CHIRURGIE

Cette intervention est réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale. Il n’y a pas de soin postopératoire. L’arrêt de travail n’est pas toujours nécessaire sauf en cas de douleurs importantes (rares) ou de métier imposant une activité physique lourde. Il est dans ce cas adapté à l’intensité de la gêne.

La durée de l’hospitalisation est courte variant de 24h à 48h. Les douleurs sont moindres après ce type de chirurgie mini-invasive en comparaison à la chirurgie conventionnelle radicale (Hémorroïdectomie).

Les complications sont faibles et rares :

– Des saignements immédiats ou retardés, le plus souvent mineurs (18%). Une reprise au bloc opératoire est exceptionnelle mais justifie d’éviter tout voyage lointain ou en avion pendant les 3 semaines suivant le geste.
– Une impossibilité d’uriner dans 5% des cas qui se traite médicalement ou par la pose temporaire d’une sonde urinaire.
– Des douleurs anales peuvent survenir et disparaitre avec un traitement antalgique adapté à son intensité.
– Des faux besoins (envie d’aller à la selle alors que le rectum est vide) qui sont traités médicalement.
– Une récidive survient dans 15% des cas liée soit à une reperméabilisation ou un relâchement des tissus. Elle reste accessible à une nouvelle chirurgie.

CURE CHIRURGICALE DU PROLAPSUS RECTAL ET/OU RECTOCELE PAR RECTOPEXIE ANTERIEURE PAR LAPAROSCOPIE

Gallot D et al. Troubles de la statique rectale. Syndrome du prolapsus rectal. EMC gastro-entérologie, 2003 ;9-080-A-10

QUEL EST LE BUT DE CETTE INTERVENTION ?

Le prolapsus rectal est l’extériorisation du rectum à travers l’anus. Il peut survenir uniquement à l’effort de défécation et se réduire spontanément ou après réintégration manuelle. Dans les cas plus avancés, il peut survenir au moindre effort physique, à la marche ou en position accroupie, voire devenir permanent. Cet inconfort est aggravé par des émissions de glaires et de sang. Chez près d’un patient sur deux, une constipation entretient et majore le prolapsus du rectum. Une incontinence fécale est rapportée chez une personne sur deux. L’étranglement du rectum à l’extérieur de l’anus, situation très rare, est une urgence chirurgicale.

La rectocèle antérieure est une hernie de la face antérieure du rectum qui déforme la cloison recto-vaginale et bombe dans la cavité vaginale, le plus souvent sans lésion des sphincters de l’anus ni du noyau fibreux central du périnée. C’est une anomalie anatomique fréquente chez la femme après 50 ans, en particulier après un ou plusieurs accouchements par voie basse. 

EN QUOI CONSISTE CETTE INTERVENTION ?

La rectopexie consiste à fixer la paroi du rectum en intervenant par voie abdominale par le moyen d’une bandelette de tissu synthétique (comparable à un morceau de voile de mariée). L’intervention est réalisée sous anesthésie générale par voie laparoscopique.

Dans le traitement de la rectocèle, la prothèse entraine une fibrose de la cloison recto-vaginale qui se durçit et évite donc la hernie.

Pour le traitement de ces deux pathologies, c’est la méthode la plus efficace et elle améliore les signes qui y sont associées (fausses envies, glaires, incontinence). Le risque de récidive est très faible (5%).

 

 

 

 

 

 

Lechaux D et al. Traitement chirurgical du prolapsus rectal complet de l’adulte. EMC – Techniques chirurgicales – Appareil digestif 2014 ;9(2) :1-16

SUITES ET COMPLICATIONS APRES LA CHIRURGIE

Les suites immédiates sont peu douloureuses hormis un inconfort abdominal initial. La reprise des boissons est possible le jour même puis progressivement l’alimentation orale dans les 24h. La durée d’hospitalisation varie de 2 à 3 jours.

Il existe peu de complications. L’infection de la prothèse liée à un rejet de cette dernière est extrêmement rare.